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Carte nationale d’identité
L’épreuve d’endurance des populations de Douala
Elles doivent sortir très tôt le matin pour se rendre dans un commissariat dans l’espoir d’être de se faire établir le précieux document.
Se faire établir la nouvelle Carte nationale d’identité (CNI) est un véritable calvaire pour les populations de Douala. Elles doivent sortir très tôt le matin pour le faire mais rien n’est moins sûr. Ce vendredi 18 novembre 2016, il est 8 h du matin passé de quelques minutes devant le commissariat du 8ème à Douala. La demande d’établissement de la CNI est tellement forte que d’autres personnes sont obligés de rester débout durant de longues heures. Et celles qui sont venues de bonne heure commencent à s’impatienter. « Ça fait plus de deux heures de temps que j’attends », lâche un interlocuteur, sous couvert de l’anonymat. Assis sur un banc qui jouxte les murs de cet édifice public, ce trentenaire somnole en se balançant sur une main, la tête dodelinant au vent. Il a l’espoir de faire partie des premières personnes qui seront retenues, pour remplir les formalités permettant d’obtenir une CNI. « Je vais attendre le temps qu’il faudra ; cette journée est consacrée au renouvellement de ma carte d’identité », confie pour sa Willy N.
Au Commissariat du Rond point 4ème, et au poste de police de la gare de Bessengué, la difficulté à se faire établir une pièce d’identité est tout aussi perceptible. Dans le premier centre, les ordinateurs capables de la produire sont en panne depuis le lundi 14 novembre alors que, dans la cours du second bâtiment, de longues files d’attente se sont formées dès les premières heures de la journée. Hommes et femmes, dans une grande cohue, se débattent pour les places assises. Dans une position pas du tout confortable, Marguerite attend impatiemment d’être servie. Cela fait plusieurs jours qu’elle fait des va-et-vient sans trouver satisfaction. Elle a même parfois songé à magouiller afin d’être reçue. Un agent en fonction dans ce commissariat explique que les demandeurs sont très nombreux et « nous sommes obligés de vous demander de revenir lundi ».
Après avoir fait la queue sous le soleil, s'être bousculé pour être dans les rangs, un demandeur dénonce les rackets organisés par certains hommes en tenues. « Il est anormal que des gens qui sont arrivés plus tard que mois se fassent servir avant les autres », condamne le jeune homme. La patience n’étant pas le fort de tout le monde, certains individus vont aller d’un commissariat à un autre avec l’espoir qu’il y aura moins d’affluences. Malheureusement, ce fut la même scène un peu partout.
Christian Happi