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Assurance automobile
Les assureurs foulent aux pieds le code de CIMA
La sous-tarification est une pratique qui prend de l’ampleur dans le secteur de l’assurance au Cameroun. Un phénomène né de la concurrence malsaine.
Le marché camerounais de l’assurance automobile ne se porte pas bien. Il souffre depuis plusieurs années de la sous-tarification qui, selon des experts, se manifeste par des prélèvements en dessous du minimum fixé par la réglementation en vigueur. Pourtant, l’article article 212 du code de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance(CIMA) stipule que les tarifs en responsabilité civile automobile doivent être au moins égaux au tarif minimal approuvé par la Commission de contrôle pour chaque Etat membre. Ce prix repose sur la zone géographique de circulation, caractéristiques et usage du véhicule et statut socioprofessionnel et caractéristiques du conducteur habituel.
De fait, les compagnies d’assurances, les intermédiaires… ne classent pas toujours les assurés dans leur catégorie respective. Dans les faits, il s’agit des véhicules qui, au lieu d’être classés en zone A (zone à forte circulation et dans lesquelles l’automobiliste est plus exposé aux risques d’accident NDLR), se retrouvent plutôt en zone B (chef lieu de département), explique Blaise Engolo Ezo’o, sous-directeur des agréments et du contentieux à la direction des assurances au ministère des Finances. Il s’exprimait le jeudi 20 août 2015 à Douala, lors d’un séminaire sur l’ « impact de la sous-tarification automobile sur le marché d’assurance camerounais », organisé par le Services Régionaux des Affaires Monétaires et des Assurances (SRAMA).
La sous-tarification est à l’origine de nombreux désagréments. Elle provoque un manque à gagner énorme auprès des compagnies émettrices d’assurances, met une portion des assurés à découvert mais aussi, diminue de manière considérable les prélèvements de l’Etat au moyen des taxes et impôts sans compter les dégâts causés auprès des assurés pour non paiement des sinistres, selon le Chef service pour la région du Littoral du SRAMA. En outre, ce fléau contribue aussi à alimenter la réticence du grand public à intégrer la notion d’assurance dans leur vie au quotidien.
Mais comment en étions arrivé là ? A en croire les experts, ce phénomène est né de la concurrence « malsaine » sur le marché de l’assurance au Cameroun. En effet, certains assureurs pensent que c’est grâce à des tarifs bons marchés qu’ils peuvent attirer les clients.
Christian Happi