Les chefs d’établissements ont mis sur pieds plusieurs stratagèmes pour inciter les élèves à s’inscrire dans leurs collèges. rentree.jpg

«Résultats du BEPC session de 2012 : présentés : 132, composés : 131, admis : 87, pourcentage : 66,41% » lit-on sur un tableau posé au Rond point Madagascar le mardi 21 août 2012. A l’instar de ce tableau, plusieurs autres panneaux sont installés dans les rues de Douala. Objectif visé, inciter les parents d’élèves à venir inscrire leurs enfants dans leurs collèges.

Ainsi, peut-on voir par ci par là des banderoles, des fiches de renseignements placardées sur les murs et poteaux électriques. Certains ont même opté pour la distribution des tracts et du porte à porte. « Depuis mi août, nous faisons le porte à porte chaque matin pour convaincre les parents à venir inscrire leurs enfants dans notre établissement »affirme M. kuaté un professeur de mathématiques «c’est une méthode qui nous a porté bonheur dans les années antérieures » conclut-il.

Selon le fondateur d’un collège établit dans l’arrondissement de Douala 3ème, toute cette publicité vise beaucoup plus à faire face à la concurrence. « Avec la naissance sans cesse croissante des nouveaux établissements scolaires, nous sommes obligés d’afficher des banderoles un peu partout dans la ville » admet-il. Car, poursuit le fondateur, si tu ne le fais pas, ne t’attend pas à avoir un taux élevé d’élèves. Cette pensée sera rejointe par celle d’un autre principal. « L’année dernière, nos effectifs des classes de 3ème ont fortement baissé à cause de ça (publicité ndlr) ».

Toujours dans l’optique d’avoir des élèves, certains responsables de collèges organisent des concours non payants. « Notre technique consiste à aller dans les écoles primaires privés pour organiser des concours d’entrée en 6ème » souligne Richard Nya professeur de langue. A l’issu desdits concours, persiste le même intervenant, des bourses sont remis aux meilleurs candidats. De plus, des voitures sillonnent les artères les coins et recoins de la ville. « Nous marchons dans les quartiers qui sont proches du collège pour sensibiliser les potentiels élèves » dit un enseignent.

Comment comprendre cela quand on sait qu’il ya quelques années, le ministre des commerces avait proscrit la publicité autour des établissements scolaires. «Sans publicité, nous ne pouvons pas avoir suffisamment d’élèves » justifie un responsable, avant de finir. « Nous avons des enseignants des infrastructures à payer sans compter les autres charges alors dire que nous ne devons pas faire de publicité n’est pas la bienvenue »

 

Publicité mensongère

Nombre sont les parents qui ne croient plus à toute la publicité qui se fait autour des établissements scolaires. Car, comme le dit si bien maman Claire, cette communication est loin de refléter la réalité. Elle en garde d’ailleurs un mauvais souvenir. « Je me souviens qu’une année, je suis partie inscrire mon benjamin dans un établissement qui disait avoir une salle d’informatique » narre-t-elle. Malheureusement, « mon fils n’a jamais eu droit tout au long de l’année à faire un cours pratique d’informatique ». Selon Rosine Kouanang, future élève en classe de terminale G, ces banderoles qui résument les résultats aux examens officiels ne renvoient pas à la réalité. «Pour inscrire mes petits frères dans un collège, je ne me fie jamais à ces statistiques ; car dans la majorité des cas, elles sont pompeuses ». En effet, plusieurs établissements scolaires ont souvent vu leurs statistiques contesté par leurs homologues. « J’ai des confrères qui mentent sans cesse sur les chiffres ; ils présentent des statistiques fausses » dénonce le principal d’un collège. Et un autre de renchérir. « Je ne m’hasarde jamais dans ce type d’exercice. Je pense qu’un collège qui fait du bon travail n’a pas besoin de passer par la publicité pour avoir les élèves ».

Christian Happi

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