poteau.jpgJugée moins chère, Certains parents préfèrent acheter les livres de leurs enfants à la librairie du poteau.

Librairie ou poteau, le choix est vite fait. La plupart des parents préfèrent acquérir les livres scolaires de leurs enfants au « poteau ». « Les vendeurs du poteau nous proposent des livres à moindre coût contrairement à ceux de la librairie » juge un parent d’élève rencontré  le vendredi 17 août 2012 au marché Nkolouloun, avant de renchérir « depuis que mes enfants sont entrés au collège, je n’ai jamais acheté leurs livres à la librairie ». D’après Mireille, future élève de classe de terminale, les livres du poteau ont des prix discutables tandis qu’à la librairie, le prix c’est le prix.

 En plus de proposer des ouvrages aux montants  très abordables, le commerce du poteau offre aussi d’autres services. « Nous échangeons aussi des livres moyennant une somme consentie avec le parent » narre Cyrille vendeur exerçant au rond point Madagascar. « Ce montant est de 500 FCFA pour les livres du primaire, et 2000 FCFA pour ceux du secondaire » apprend-il.

Les libraires du « poteau » ne vendent pas que des livres. Selon cet autre vendeur qui a tenu à garder l’anonymat, les élèves des classes d’examens peuvent  y trouver « des bords ». « Nous vendons aussi des fascicules et des dictionnaires français, anglais, espagnol etc. » soutient-il. « Ce sont des fascicules en bon état car ce sont  les fabricants eux-mêmes qui nous les donnent ».

Le « poteau » ne fait pas que des heureux. Le nommé père Mickey  garde un mauvais souvenir de cet endroit. « A  chaque fois que je rends au poteau pour acheter un livre, je vérifie page après page avant de les acheter ». Car, se remémore-t-il, « il m’est arrivé d’acheter un livre qui n’avait pas toutes ses pages ».

En plus de l’insuffisance des pages, certains livres du poteau ont la particularité de ne pas avoir des  couvertures. « Ils nous arrivent d’acheter des livres qui n’ont pas de couvertures » admet Christian Yegoue ». Du coup, « nous sommes obligés d’en fabriquer une à base de  carton ».

Malgré tous ces avantages qu’offre la librairie du poteau, certains parents préfèrent se rendre plutôt dans les librairies classiques. «Ma fille fait la session anglophone ; j’achète ces livres toujours à la librairie car il est rare de les trouver au poteau » reconnaît  Valérie parent d’élève. « Livres du poteau sont de très mauvaise qualité. Tantôt c’est la couverture qui n’existe pas, tantôt ce sont les pages qui sont calquées » complète Laurène élève en classe de première D.

Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, le commerce du poteau aide les parents pauvres. « Je sais que les livres du poteau sont de piètre qualité, je sais aussi qu’on nous vend des livres qui sont volés. Vu le peu de moyen qu’on a, je dirai qu’on n’a pas le choix » affirme Bertrand Tankeu. Poteau ou pas poteau, l’essentiel est que l’enfant ait ses manuels scolaires

Christian Happi

 

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