Long de plusieurs kilomètres, le conduit d’eau qui sépare les quartiers Bilonguè et Soboum est devenu une décharge.

 

 

C’est dans la promiscuité, l’inondation et la maladie que vivent depuis plusieurs années les populations de ces quartiers. Et pour cause, le drain qui les servait d’antan  à la canalisation des eaux, est devenu au fil du temps un dépotoir voire une broussaille. On y trouve des objets de tout genre. Cadavres d’animaux, troncs d’arbres, ordures ménagères, vieilles bouteilles plastiques, selles. Certaines personnes avides d’argent ont même aménagé les abords de ce drain pour y vendre de la nourriture pour porcs.

Une situation qui entraine inéluctablement des odeurs nauséabondes «On ne respire que l’odeur de ces grièches » affirme une riveraine  qui rappelle par ailleurs que l’occupation de ces à côtés provoque son rétrécissement. Des maladies comme le paludisme sont devenus le lot des populations. C’est avec la présence gênante des mouches tsé-tsé qu’ils cohabitent. « Quand on fait la cuisine, les mouches sont les premiers à goutter » dévoile une riveraine.

  « En saison des pluies, l’eau entre dans les maisons » témoigne Idèle Manicham. Pour elle, le drain est bouché à cause des saletés que la plupart de ces voisins y répandent. « La faute ne nous revient pas ; nous avons nos poubelles et c’est là que nous versons nos ordures » explique une autre riveraine.

 

Catastrophe

 

 

Face à cette catastrophe, les habitants se sont mobilisés «A chaque fois qu’il pleut, nous entrons dans le drain avec des pelles pour tenter de canaliser les eaux » dit Jean Noutchou le chef de bloc 6 au quartier Soboum « Nous avons écrire plusieurs aux autorités mais nos lettres sont restes lettre morte » poursuit le chef de bloc.

Toutefois, se souvient Jean Noutchou, le Maire et le sous préfet étaient descendus sur le terrain pour prendre le pouls de cette situation. « Ça  fait aujourd’hui 6 mois qu’on nous avait promis d’entreprendre les travaux » renchérit le riverain. « Aucun d’entre nous ne quitte son domicile pour longtemps en saison pluvieuse car quand il pleut, les eaux montent à plusieurs hauteurs » Et les habitants en perdent le sommeil. Creusé en 1980 avec une profondeur de 6m, cette canalisation n’atteint même plus  un mètre.

 

Christian Happi

  

 

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