C’est ce que dévoile une enquête menée par l’association nationale des jeunes handicapés du Cameroun.

 

 

«Nous n’avons rien prévu pour cette journée (16 juin). On se demande ce qu’on doit faire face à l’initie des pouvoirs publics qui tardent mettre sur pied une vraie politique permettant d’intégrer les personnes handicapées ». C’est en ces mots très amères que répond Jean Pierre Fopa, le coordinateur national de l’association nationale des jeunes handicapés du Cameroun (ANAJEHCAM) quand on lui pose la question sur les activités que son association a prévues pour marquer la célébration de la 22ème édition de la journée de l’enfant africain.

Pourtant, le thème de cette année en dit long : « Droits des enfants handicapés, un devoir de protéger, respecter, de promouvoir et de réaliser ».

Pour Jean Pierre Fopa, handicapé motrice, le traitement que le gouvernement réserve depuis des années aux enfants handicapés est peu flatteur : « beaucoup d’enfants ont abandonné les études fautes de moyens financiers » divulgue-t-il avant de conclure « L’Etat doit accompagner ces enfants dans leur éducation pour leur permettre d’aller au bout de leurs études ».

Une enquête datée de  2010 et menée par l’ ANAJEHCAM avec l’appui de l’institut nationale de la statistique (Ins) révèle les stigmates que subissent les enfants handicapés au Cameroun. D’après ce rapport, nombreux sont les stigmates que supportent les enfants invalides. La cellule familiale est montrée du doigt. Les parents des enfants handicapés pensent pour la plupart que les envoyer à l’école sont des dépenses inutiles. Les mythes et conceptions de l’enfant handicapé qui est vu comme un fardeau, méprisé et même marginalisé par son entourage, sont les autres problèmes auxquels sont confrontés ces enfants au quotidien. « L’handicape serait d’après les parents, une punitions des ascendants des maux qu’ils auraient fait par le passé » ajoute le président de l’ANAJEHCAM. Selon la dite enquête, 28,4% des enfants handicapés sont sans diplômes, 46,4% ont pour seul diplôme le certificat d’étude primaire ou ont le niveau de CM1.

Ce tableau sombre de l’éducation s’explique par le fait que ces petits sont instruits dans des écoles par des enseignants qui ne sont pas spécialisés.

A 48 heures de la célébration de la 22ème édition de la journée de l’enfant africain, la sonnette d’alarme est ainsi donnée par Jean Pierre Fopa. Le coordinateur national de l’ ANAJEHCAM espère que ce jour, les autorités administratives du pays mèneront  enfin des vraies actions pour sortir les enfants handicapés de leur déconsidération.

 

 

Christian Happi

 

 

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