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Installés sur le pont de Mboppi, nombre de vanniers fabriquent et exposent des meubles fabriqués à base du rotin.

 

 

 Il fait chaud en cette mi journée du lundi 10 septembre 2012. A l’aide d’un couteau bien aiguisé, Damas Ondobo racle des rotins. C’est un vannier. Et cela  fait plus de 15 ans qui l’exerce sur le pont de Mboppi non loin de la Société Camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp). Tout juste devant lui, sont exposé des beaux  paniers, des vases à fleurs,  des chaises, des étagères et un ensemble de salons. 

Pour arriver à une telle œuvre d’art, Damas Ondobo doit au préalable avoir de la matière première. « Ces rotins viennent de Campo c’est vers Kribi » dévoile-t-il. « On vient nous les livrer sur ici au prix  de 8000Fcfa le paquet de 28 rotins. » Un autre vannier  ayant 15 ans d’expérience de conclure. « J’achète les miens à 10.000 F le paquet au marché Nkololoun à Abc ; par la suite, je les faits transporter par pousseur ». Pour les racler, continue le même intervenant, « je cherche les enfants qui le font à 2000 Fcfa le paquet ».

Appelés « Maraca » pour les longs et épais, ces rotins passent subissent maintes transformations. Tout commence par le séchage des rotins au soleil. Car « étant mouillés,  on ne peut rien faire avec ». En suite, et à l’aide d’un chalumeau, on brûle les abords pour permettre au rotin d’être facilement maniable. Pour finir, le vannier doit se servir d’un marteau, d’une scie et des clous, pour fabriquer l’objet  voulu.

Des objets, qui sont vendus aux clients en fonction du modèle et de son esthétique «  Les prix sont compris entre 100 et 200.000 Fcfa ». Dévoile  Damas Ondobo. Et  Manuel Tama un autre vannier d’ajouter. « Ce canapé trois places coûte 60.000 Fcfa car je l’ai habillé avec des coussins».Et avec  500 Fcfa,  on peut s’offrir  un panier 4500  les vases à fleurs, et 10.000 Fcfa les étagères.

 Parlant de la clientèle, ces vanniers installés sur le pont de Mboppi remarquent qu’ils viennent de tous les horizons. « Ce sont des pauvres comme des riches » dit l’un d’eux. En plus, « ils sont nombreux à avoir compris que le rotin est meilleur que le bois ordinaire ».

 

Christian Happi 

 

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