Des sources apprennent que ce dernier aurait envoyé une lettre de désistement au ministre des Transports.

 

Nommé depuis le 12 mars 2014 au cours d’une session extraordinaire du conseil d’administration du Chantier Naval et industriel du Cameroun (CNIC), tenue à Yaoundé, Bernard Bayiha, le nouveau Directeur général reste toujours attendu. Ce dernier, à en croire plusieurs sources au CNIC, « n’a pas encore rejoint son poste de travail ». Ceci, contrairement au directeur général adjoint Roland Maxime Aka’a Ndi, qui a pris fonction deux jours après sa nomination, apprend-on. D’après un haut cadre de la société, les choses n’ont toujours pas avancée quant-à la date officielle de l’installation du nouveau DG, aucune  nouvelle ne filtre sur le sujet. «  Moi-même je ne sais pas ce qui coince ; si j’avais une information la dessus », tranche un cadre du CNIC, joint au téléphone.La-sereinite-n-est-pas-totalement-revenue-a-u-CN-copie-1.jpg

Pour  Merlin Ondo, délégué du personnel, c’est  actuellement le « statuquo » au sein de l’entreprise. A l’en croire, Bernard Bayiha a été nommé sans le consentement de la SNH (Société nationale des Hydrocarbures), une raison pour n’est pas  être d’accord avec cette nomination. D’ailleurs, des sources proches du dossier, confient que le DG nommé, aurait fait parvenir au ministre des Transports (Mintrans), « une lettre de désistement ». Rien n’a filtré du contenu de la lettre et l’on s’achemine à un mois de siège vide à la direction général du CNIC. Et, la situation de l’entreprise n’est pas toujours reluisante. La faute selon des employés, au détournement des marchés de l’entreprise. « Il y a des gens au sommet de la hiérarchie qui détournent les marchés du Chantier naval », a indiqué  un ouvrier, non sans préciser  que les salaires des mois de janvier, février et mars ont été pris en charge par l’Etat du Cameroun. Ce dernier, et plusieurs autres rencontrés estiment que le remplacement du président conseil d’administration actuel, Louis-Claude Nyassa, serait un pan de solution.

En rappel, la cérémonie d’installation du nouveau Directeur général prévue le jeudi 20 février 2014 avait été renvoyée sine die.  Et d’après les employés,  ce renvoi faisait suite au refus de Bernard Bayiha d’être installé par le Mintrans.  Joint au téléphone par Le Quotidien de l’Economie,  un cadre  de ce ministère avait confié ce jeudi là, sous le sceau de l’anonymat, que  la volte-face du Mintrans sur le site de l’installation, avait été ordonnée par la haute hiérarchie. 

 

Christian Happi

                     Me Laurent Bondje

 

« L’absence d’un DG empêche l'entreprise d’évoluer »Me-Laurent-Bondje--2-.jpg

 

Un mois après sa nomination, Bernard Bayiha, le nouveau DG du Chantier naval et industriel du Cameroun(CNIC), n'a toujours pas pris fonction.  L'Avocat au barreau du Cameroun dit à quoi s’expose l’entreprise au regard de la loi

 

 

Est-ce normal pour une entreprise de fonctionner près d’un mois sans directeur général ?

 

Aucune structure fiable ne peut fonctionner sans représentant légal  qui est le directeur général. S’agissant du Chantier naval,  l’on ne peut pas dire qu’elle n’a pas un directeur général.  Puisse que celui-ci a été nommé même s’il est  vrai qu’il n’a toujours pas pris service. Sûrement qu’à l’intérieur de l’entreprise,  les différents responsables ont trouvé des mécanismes  pour que quelqu’un d’autre puisse agir à sa place. Ce dernier doit  par exemple, liquider les affaires courantes. Mais, il existe  des dossiers que seul le DG  est capable de signer.

 

Que peuvent  être les conséquences d’une telle absence?

 

L’absence d’un DG freine le fonctionnement de l’entreprise.  Car,  il peut arriver que certains partenaires aient besoin de s’entretenir avec  lui ou  de vouloir engager  des actions que  seul le DG, en tant que représentant légal de l’entreprise peut d’ester en justice.  Mais, il peut avoir des mandats et le DG peut déléguer des pouvoirs à une quelconque personne de l’entreprise d’agir à sa place. Je crois que c’est ce qui se passe actuellement au chantier naval.  Ce qui n’augure pas sa bonne santé. Car, la présence du DG permet non seulement de signer des dossiers mais aussi, d’imaginer des stratégies, veiller, sanctionner et  recueillir des informations chez les fournisseurs et la clientèle. C’est le DG qui  implémenter la politique de l’entreprise et son absence empêche celle-ci de pouvoir évoluer ou d’aller plus loin.

 

A quoi s’expose un DG  qui ne prend pas fonction ?

 

Des sanctions sont prévues pour un DG qui refuse de prendre fonction. Et sur le cas du Chantier naval, je pense que l’autorité qui l’a nommé  peut le démettre de ses fonctions. Il doit peut être avoir un problème de coordination entre les différents ministères et la tutelle par rapport à cette prise de fonction. Cependant, l’on ne peut pas dire que c’est du fait du DG, puisse qu’il sort de la SNH qui  est son administration d’origine.  Et, il ne peut pas le quitter pour aller ailleurs sans l’accord de son employeur. Il y a des mécanismes  de procédures sur le plan administratif, qui doivent être remplis pour qu’une personne qui travaille dans une entreprise soit détachée  vers une autre. Est-ce que c’est cette procédure qui n’a pas été respectée ? N’empêche, l’autorité de nomination doit s’interroger sur le comment faire. Surtout qu’on peut arriver à un vide à la tête de l’entreprise. Ce qui serait  incompréhensible dans un Etat de droits et même pour ses fournisseurs, partenaires et employés qui ont beaucoup de problèmes.

Combien de temps peut durer une telle vacance de poste ?

 

La loi n’indique pas le  temps. Néanmoins, lorsqu’une entreprise est bloquée dans  son fonctionnement, cela amène tous ceux qui sont  intéressés à y voir clair. Si l’absence du DG empêche le chantier naval de fonctionner, les autorités doivent prendre toutes leur responsabilité. Et, s’ils ne le font pas à temps, ça veut dire qu’ils ont décidé d’asphyxier la structure. Et à ce niveau, c’est un peu difficile car c’est la plus haute autorité qui nomme et vous connaissez sa complexité car il y a tellement de dossiers à ce niveau que ce n’est pas facile du jour au lendemain.

 

Propos recueillis par C.H.

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