Horticulture
95% des horticulteurs évoluent dans l’informel
C’est état des lieux est dû aux contraintes  qui ne permettent toujours pas aux producteurs Camerounais d’accroître le niveau et la qualité de leurs productions.
Le gouvernement du Cameroun, à travers la Cellule d’appui à l’ordonnateur national du FED (CAON-FED) et en partenariat avec le Comité de liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique (COLEACP), a organisé  le mardi 16 mai 2017 au 18 mai à Douala, un atelier dédié aux acteurs du secteur horticole camerounais. Au-delà de l’événement, ce fut une belle occasion ce fut une belle occasion pour lancer officiellement le programme Fit For Market (FFM)  dont  l’objectif est de permettre aux petits exploitants d’accéder aux marchés internationaux et nationaux de fruits et légumes en se conformant aux exigences du marché. Mais surtout, pour le Réseau des opérateurs des filières Horticoles du Cameroun (Rhorticam) de dresser l’état des lieux  des filières horticoles (fruits, légumes et fleurs) au Cameroun. Premier constat,  plus de  95% des horticulteurs évoluent dans l’informel. « Il faut donc migrer vers la professionnalisation du secteur en mettant en place des infrastructures adéquates, un environnement propice qui rassure les jeunes », a  dit  Florent Onguene, président du Rhorticam.
 L’autre problème, des enquêtes de terrain relèvent  la rareté voire l’absence des statistiques fiables sur la production, la commercialisation et la consommation des spéculations horticoles. Il ressort également une baisse progressive de la production des citrus (orange, mandarine, pamplemousse, citron) dans les grands bassins de production. Notamment le Moungo et la Lekié. A cela s'ajoute l’envahissement progressif du marché urbain camerounais par les oranges du Nigeria. «  Il faut la diversification du marché si l’on veut rester compétitif ; il faut aller loin que les marchés habituels », a affirmé Aliou Abdoullahi, Coordonnateur de la coopération Cameroun-Union Européenne, Chef de la CAON-FED.
Les opérateurs du secteur pointent aussi du doigt, les nombreux problèmes et contraintes  qui persistent, et ne permettent toujours pas aux producteurs Camerounais d’accroître le niveau et la qualité de leurs productions. Il s’agit entre autres, des difficultés d’infrastructures de mise en marché des produits, d’accès à l’information, aux intrants, aux matériels et équipements, toutes choses qui appellent la mise en place d’une véritable stratégie de développement du secteur horticole.
 Parmi les autres principales freins à l’accroissement de la production, on distingue la carence en ressources matérielles et humaines dans les structures de recherche (IRAD, Ensai) et d’encadrement des producteurs et transformateurs (PNVRA) pour assurer la mise au point et la vulgarisation des variétés ; l’absence de programmes de recherche et de formation sur la floriculture à l’IRAD, dans les écoles d’agriculture (ETA, CRA) ; rareté  de programmes spécifiques en floriculture dans les écoles de formation agricole, les centres de recherche et les structures d’encadrement ainsi que la faible assise nationale du Rhorticam dont les responsables sont peu outillés en techniques de recherche de financements. L’objectif de l’atelier est d’identifier les facteurs clés de développement des filières des fruits et légumes performantes,  dans un contexte de lancement de nouveaux partenariats public-privé et de mise en œuvre du programme nouveau Fit For Market, placé sous la gestion du COLEACP.
 Christian Happi

 

Exportation
15 000 tonnes de fruits et légumes exportés vers l’UE
Ces  produits sont  acheminés  chaque année par avion,  pour le marché français, belge...
Selon les chiffres du Réseau des opérateurs des filières Horticoles du Cameroun (Rhorticam), principale organisation horticole reconnue par les pouvoirs publics, 15 000 tonnes de fruits et légumes sont exportés chaque année  par avion vers les pays de l’Union européenne notamment la France, la Belgique et la Suisse. Et c'est tout sauf un hasard. En effet, il importe de relever que le Cameroun a bénéficié ces quinze dernières années de quatre programmes du COLEACP (Comité de liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique). Ce qui lui a permis, selon les acteurs du secteur horticole camerounais réunis hier mardi à un atelier dédié aux acteurs du secteur horticole camerounais, d’améliorer la conformité, la compétitivité et la durabilité des fruits et légumes exportés vers les marchés européens, de renforcer les capacités des structures locales d’appui aux entreprises du secteur.  Afin, de garantir la disponibilité et l’accessibilité des produits horticoles et  d’accompagner les services publics dans l’amélioration du système national de contrôles sanitaires et phytosanitaires.
Avec le programme  Fit for Market (FFM), les petits producteurs, groupes de producteurs, organisations paysannes et PME de la filière fruits et légumes pourront doubler voire tripler leur exportation. Pour être plus concret, le FFM permet aux horticulteurs l’amélioration qualitative et compétitive des filières « ananas » et « mangues » du secteur horticole du Cameroun. Sont aussi pris en compte, l’activation d’un processus d’élaboration d’une stratégie de diversification des produits horticoles porteurs de croissance, des bassins de production et des marchés de ces produits et la recherche des financements nécessaires pour l’implémentation de la stratégie élaborée.
 Les autres pistes à explorer sont les marchés destinataires des produits horticoles camerounais.  Qu’ils soient européens, locaux ou régionaux, ils réservent de nouveaux potentiels à ces filières. Mais seules les entreprises, producteurs, exportateurs, transformateurs  au Cameroun,  qui répondent aux exigences de la demande en matière de mise en conformité aux normes, de fiabilité, de quantité et de qualité des produits, pourront bénéficier des futurs développements prévus. L’autre défi est de s’assurer que le transfert des progrès réalisés dans les filières d’exportation continue à être facilité sur le plan local.
C.H.
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