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Crédit du Golfe
Vers une liquidation judiciaire de l’EMF
L’Établissement de micro-finance basé à Douala, sera bientôt liquidé en l’absence d’un projet de relance de ses activités.
Ce n’est qu’une question de temps. Le Crédit du Golfe, un Établissement de micro-finance(EMF) basé à Douala, sera bientôt liquidé en l’absence d’un projet de relance de ses activités. Les actionnaires, PCA et administrateurs de l’EMF ont fait le déplacement jusqu’au Tribunal de grande instance(TGI) du Wouri lundi pour suivre la suite de la procédure de mise en liquidation par la constatation de la cessation de paiement. L’audience a été renvoyée le 09 novembre prochain à la demande du conseil de l’un des administrateurs. « C’est une manœuvre pour que l’avocat puisse justifier ses honoraires », a commenté Frédéric Ndoumbé Priso le liquidateur de l’entreprise à la sortie de l’audience. Selon l’Expert financier, « le rapport que j’ai fait et déposé auprès du président du Tribunal de grande instance du Wouri à Douala mentionne cette situation. J’ai demandé qu’on puisse statuer sur le constat de la cessation de paiement ».
Le Crédit du Golfe est donc susceptible d’être dissout suite au retrait de son agrément par la Commission bancaire de l'Afrique centrale (Cobac) à travers le ministère des Finances et de la nomination d’un liquidateur bancaire. Les emplois des salariés qui y travaillent sont déjà sur la sellette puisqu'ils ne reçoivent que les frais de transport. En fait, les comptes de cet établissements de crédits sont dans le rouge depuis de longs mois du fait de la mauvaise gestion de la précédente équipe dirigeante, le favoritisme et la mauvaise foi de certains clients : Près de 500 millions de FCFA de crédits resteraient jusqu’aujourd’hui non remboursés par certains débiteurs dont plusieurs entreprises privées et parapubliques. Marcellin Bilogo, l’un des actionnaires de l’EMF assure n’est surpris par cette situation. « Le Crédit du Golfe est un mort-né ; il avait des charges exorbitantes, des fausses factures, contrats de bail… Bref un délit d'initié avéré », a-t-il constaté.
Tout aussi critique, Frédéric Ndoumbé Priso estime que des mesures nécessaires n’ont pas été prises à temps pour éviter le pire. Pourtant, un nouveau plan de fonctionnement avait été annoncé par la nouvelle équipe. Celui-ci prévoyait des mesures « fortes », notamment le changement de la politique managériale et des conditions d’octroi des crédits. « Les crédits sont désormais accordés aux couches les plus défavorisées sur une durée d’un an au maximum », confiait l’un des responsables du Crédit du Golfe. L’entreprise annonçait aussi la fusion des agences de Ndokoti et d’Akwa ainsi que celles de Limbé et Buéa et l’intensification des recouvrements.
Le Crédit du Golfe n’est pas à sa première restructuration. Déjà en 2009, « des risques liés à ce secteur » avaient entrainé sa faillite, mettant ainsi fin à sa principale activité qui était la collecte journalière des fonds des petits épargnants. La restructuration qui en est suivi à conduire au changement de dénomination : « Cofidecam » deviendra « Crédit du Golfe » dans le « strict » respect des dispositions légales en la matière, indique son site internet.
Créé en 1997, sous l’appellation de la Coopérative « GIC-Colvilt », l’EMF obtient son agrément du ministère de l'Economie et des finances, sous la référence N° 00227/Minefi. Il commence ses activités en ouvrant ses portes dans un local au sein du marché central de Douala avant de devenir en 2003 Coopérative Financière des débrouillards du Cameroun(Cofidec). Puis, Cofidecam (Coopérative financière des débrouillards du Cameroun) sous le même registre le 29 août 2000.
Christian Happi